A Clockwork Orange | Stanley Kubrick | 1971

Titre Original : A Clockwork Orange

Titre Français : Orange Mécanique

Année : 1971

G.-B. – Drame / Science-fiction – 2h16

Réalisation : Stanley Kubrick


Avec :
Malcolm McDowell (Alexander ‘Alex’ DeLarge),
Patrick Magee (Frank Alexander),
Michael Bates (Barnes),
Warren Clarke (Dim / Officier Corby),
John Clive (l’acteur sur scène)…

Stanley Kubrick

Auteur de treize longs métrages, travailleur exigeant et infatigable, l’Américain a laissé à sa mort, en 1999, une série de créations monumentales, chacune inscrite dans un genre différent, du magistral “2001 : l’Odyssée de l’espace” au labyrinthique “Shining“, en passant par “Barry Lyndon“.

BIO EXPRESS

1928.
Naissance le 26 juillet dans le Bronx, à New York, dans une famille juive originaire d’Europe centrale. Son père est médecin, pianiste et photographe amateur, sa mère est chanteuse et danseuse.

1945.
Il entre comme photographe au magazine Look.

1948.
Mariage avec Toba Metz, une ancienne camarade de classe, dont il divorcera en 1951.

1950-1951.
Premiers courts métrages : Prizefighter, sur la journée d’un boxeur, et Flying Padre, deux jours dans la vie d’un révérend catholique.

1953.
Premier long métrage : Fear and Desire.

1954.
Léopard d’or à Locarno pour Le Baiser du tueur. Il épouse Ruth Sobotka (divorce en 1957).

1957.
Les Sentiers de la gloire, scandale auprès des anciens combattants qui découragent les producteurs de présenter le film à la censure française. Il ne sortira en France qu’en 1972.

1958.
Il épouse l’actrice Christiane Susan Harlan. Ils auront deux enfants. A partir de 1975, Jan Harlan, le frère de Christiane Susan, deviendra le producteur exécutif des films de Kubrick.

1961.
Exil en Grande-Bretagne.

1962.
Lolita, adapté du roman de Nabokov. Scandale auprès des ligues puritaines.

1964.
Docteur Folamour.

1968.
2001 : l’Odyssée de l’espace.

1972.
Sortie d’Orange mécanique. Polémique en Grande-Bretagne. Kubrick reçoit des menaces de mort et fait retirer le film des écrans britanniques.

1975.
Barry Lyndon remporte quatre Oscars.

1980.
Shining.

1999.
Décès le 7 mars dans sa résidence de la banlieue de Londres. Il laisse plusieurs projets inachevés : un film sur Napoléon ; The Aryan Papers, sur le nazisme ; A.I., confié à Steven Spielberg. Sortie de Eyes Wide Shut.

Le perfectionniste

Isabelle Regnier, Article paru dans l’édition « Le Monde » 30 Septembre 2007

Stanley Kubrick. Portée par une insatiable exigence esthétique, technique, narrative, son oeuvre, qui ne compte que treize films, n’en est pas moins monumentale.

Cinéaste de la démesure, Stanley Kubrick est l’auteur d’une oeuvre aussi rare, par le nombre de films qu’elle compte – treize, seulement ! – que monumentale à l’échelle de chacun d’entre eux. Portée par une insatiable exigence esthétique, technique, narrative, cette oeuvre se présente comme une succession de créations magistrales, chacune inscrite dans un genre cinématographique différent. Parmi elles, plusieurs chefs-d’oeuvre se distinguent par la manière dont ils en ont cristallisé, de manière éblouissante, toutes les possibilités.

Ainsi, Docteur Folamour ou Comment j’ai appris à ne plus m’en faire et à aimer la bombe, farce grinçante et délirante sur la bombe atomique dans laquelle Peter Sellers, en ancien nazi débauché par les Américains, porte son art du burlesque au pinacle.

Suivront : 2001 : l’Odyssée de l’espace, film de science-fiction indépassable sur le combat entre l’homme et la machine dans une mise en scène rigoureuse et des décors d’une magnificence vertigineuse ; Barry Lyndon, fresque picturale dont la puissance d’attraction n’a jamais totalement livré les clés de son mystère ; ou encore Eyes Wide Shut, abîme d’ambiguïté sur les affres du couple moderne, incarné par deux des plus grandes stars du cinéma international, Tom Cruise et Nicole Kidman. Auxquels s’ajoutent une liste de films majeurs : Les Sentiers de la gloire, Spartacus, Lolita, Orange mécanique, Shining ou Full Metal Jacket.

Stanley Kubrick a, un temps, rêvé de devenir batteur de jazz, avant de se passionner pour la photographie. Repéré à l’âge de 17 ans par le magazine Look pour un de ses clichés (un marchand de journaux accablé par la nouvelle de la mort de Franklin D. Roosevelt), il entame alors une carrière de photographe de presse. Après cinq ans passés dans ce métier, où il développe un sens aigu de la lumière et de la composition des cadres, il réalise deux courts métrages documentaires, qui seront distribués par la RKO. Ses premiers longs métrages ne se feront pas attendre.

Habités par la violence et la folie, ses films sont souvent l’objet de scandales ou de polémiques. Leur raison d’être était fréquemment liée à une avancée des techniques cinématographiques dans lesquelles Kubrick voyait un moyen de réinventer le cinéma. Ainsi, c’est l’utilisation de la steadycam qui donne à Shining sa forme labyrinthique. Tandis que l’esthétique si particulière de Barry Lyndon, inspirée de peintures anglaises du XVIIIe siècle, est liée à un objectif conçu pour la NASA qui rendait possible l’éclairage des scènes à la bougie

Perfectionniste entêté, Stanley Kubrick voulait tout contrôler, de l’écriture jusqu’aux doublages en langue étrangère, de sa parole publique (quasi inexistante) à la circulation de ses films. Il fit ainsi disparaître les copies de ses deux premiers longs métrages, Fear and Desire et Le Baiser du tueur, après les avoir désavoués. Incompatible avec le système hollywoodien, son besoin de maîtrise totale le poussa à s’installer en Grande- Bretagne à partir de 1961, où il réalisa la partie la plus importante de son oeuvre.

Bande Annonce : A Clockwork Orange (1971) Stanley Kubrick (Durée : 1 min)